Quelques jours après le passage du Ministre Mamoudou Nagnalen BARRY en région forestière l’ayant conduit à Diécké, le Service de Communication de la SOGUIPAH au cœur de cette visite de travail, vous dévoile les secrets.
Dans le cadre d’une tournée agricole dénommée AGROTOUR qui l’a conduit dans les quatre régions naturelles du pays, le Ministre de l’Agriculture et de l’Elevage, Monsieur Mamoudou Nagnalen BARRY, accompagné d’une forte délégation, a effectué le 4 février 2022, une visite de travail dans la sous-préfecture de Diécké située à 64 km de N’zérékoré et qui abrite le siège social de la SOGUIPAH (Société Guinéenne de Palmier à huile et d’Hévéa)
L’objectif principal de cette visite était d’offrir un cadre technique d’échanges entre le Ministre de tutelle, la Direction Générale de la société et toutes les parties concernées, au sujet de la crise dont fait face la société depuis 2013.
Après l’accueil et la présentation des dix noix de colas par les sages de l’espace SOGUIPAH comme l’exige la tradition, la délégation ministérielle s’est dite honorée par l’hospitalité des fils et filles de Gbeinson et de Nyékoré.
Cette visite ministérielle a connu trois étapes. Il s’agit premièrement de la réunion technique ; deuxièmement, la visite des usines (Huilerie et UTC), et enfin une visite dans les plantations d’hévéa.
En effet, c’est la salle de réunion de la zone administrative qui a servi de cadre d’échanges. En présence du Gouverneur de la région administrative de N’zérékoré, du préfet de Yomou, des autorités sous-préfectorales de Diécké et Bignamou et du personnel de direction, toutes les parties prenantes se sont exprimées à tour de rôle conformément au protocole établi notamment : le maire de la commune rurale de Diécké, le syndicat des travailleurs, le représentant des planteurs, le représentant des transporteurs, le Directeur Général, le Directeur de Gestion et enfin le Ministre de l’Agriculture et de l’Elevage.
Ainsi, pour Monsieur Yakpaoro KOLIE, Secrétaire Général du syndicat des travailleurs, « …Après sa création en 1987, l’employé de SOGUIPAH a, avec l’évolution, progressivement bénéficié au fil du temps de bons traitements et avantages au rythme de la prospérité jusqu’en 2013, date de déclenchement de la crise. Parmi lesquels, la régularité de la paie des salaires suivant un calendrier établi par an, l’évolution de la grille salariale en avril 2010 et avril 2013, la distribution des primes de fin d’année, l’octroi des prêts bancaires aux travailleurs, l’octroi des avances sur salaires, la prise en charge correcte des travailleurs et de leurs ayants droit, les locations véhicules, la mise à disposition des équipements de travail et de protection… »
Poursuivant, il ajoute : « En l’an 2014, la Direction Générale a annoncé officiellement la crise conjoncturelle suivie par l’adoption des mesures de restriction pour motif économique qui ont réduit les chances d’épanouissement des travailleurs et de leurs familles dans un premier temps. L’endurcissement de cette crise a ensuite compromis la régularité de la paie des salaires à partir de 2017 par manque d’un calendrier fixe et rompu enfin la plupart des avantages… »
Pour finir, le SG a sollicité auprès du Président de la transition Colonel Mamadi DOUMBOUYA et du Gouvernement BEAVOGUI le dégel des comptes de la société pour faciliter la prise en charge sanitaire des travailleurs et permettre la mise en application des protocoles ; la subvention de l’Etat pour pérenniser les acquis et sauver les 4708 travailleurs desquels dépendent des familles.
Pour leur part, les représentants des unions des planteurs et des transporteurs de Gbeinson et Nyékoré présents à cette rencontre, ont exprimé de vive voix leur mécontentement et dénoncé les conditions de vie difficiles qu’ils traversent du fait du retard accumulé dans le paiement de leurs arriérés qui s’étendent sur plusieurs mois.
De son côté, le Directeur Général, Monsieur Michel BEIMY, emboitant le pas à ses prédécesseurs, a tout d’abord souhaité une cordiale bienvenue au Ministre et salué sa présence sur le site de Diécké qui pour lui, reste une opportunité extraordinaire à saisir.
Ainsi, le N°1 de la SOGUIPAH, conscient des enjeux de la crise que traverse l’entreprise depuis 2013, et de ses conséquences sur les populations de l’Espace SOGUIPAH, s’est exprimé en ces termes dans un langage franc face à la délégation ministérielle « …Monsieur le Ministre, la SOGUIPAH est le fleuron de l’agro-industrie dans notre pays. Donc elle a une dimension importante au sein de l’économie nationale. SOGUIPAH, c’est près de 10000 ha d’hévéa et de palmier à huile. SOGUIPAH, c’est un complexe industriel qui, de par la qualité des produits finis provenant de l’usine de traitement du caoutchouc mis sur le marché mondial, honore notre pays à travers des encouragements et des satisfécits qui nous parviennent de par le monde. Ce qui fait de la République de Guinée un pays producteur de caoutchouc de très bonne qualité… Diécké et Bignamou constituent un pôle économique par essence au sein de la région forestière. Et au-delà de cette région, SOGUIPAH soutient des entreprises qui sont domiciliées en dehors de la région. Cela pour mettre en exergue l’effort que SOGUIPAH fait au sein de l’économie guinéenne…
Parler de SOGUIPAH, c’est parler des planteurs car le modèle SOGUIPAH ne saurait prospérer sans les planteurs. Depuis 1987, l’Etat guinéen a bien voulu que le modèle SOGUIPAH soit bâti ainsi sur des populations paysannes qui sont installées et qu’il faut booster afin que ces populations puissent avoir des économies pérennes pour que puisse démarrer l’économie dans la région. Dans les conditions normales, ces planteurs et transporteurs auraient dû être de la classe moyenne dans notre pays avec un revenu important qui les permettrait de sortir de la pauvreté. Voilà l’esprit des Gouvernants à l’époque et c’est cela la mission de SOGUIPAH.
A l’instar du secteur pétrolier ou minier par exemple qui vit souvent des périodes de chute des cours des matières, le secteur du caoutchouc n’est pas à l’abri ; et depuis 2013, notre entreprise est confrontée à d’énormes difficultés qui s’expliquent essentiellement par l’effondrement des cours mondiaux. C’est cette situation que nous sommes en train de gérer jusqu’à maintenant.
Je suis sensible au cri de cœur. Depuis un moment, mon discours à l’endroit des gouvernements est de faire un plaidoyer en faveur de toutes des planteurs, des transporteurs, des transitaires et de tous ceux qui interviennent dans la chaine de valeur que SOGUIPAH entretient depuis pour que ces gens puissent vivre du fruit de leur labeur… Je me joins à eux pour porter la problématique au niveau de prise de décisions gouvernementales où moi je ne suis pas présent… ».
Parlant du gel des comptes de la société qui affecte même son fonctionnement, le premier Manager de l’entreprise a clairement indiqué que « … si rien n’est fait, c’est la fin ! Nous sommes très malheureusement proche de cette fin avec le gel continu de nos comptes. Nous tirons cette sonnette d’’alarmes pour défendre tous ceux-là qui vivent au dépens de cette entreprise … »
Au regard des problèmes susmentionnés, l’émissaire du Gouvernement a indiqué que « …Nous trouverons d’ici la fin de cette année une solution à la crise. Cette solution passe par une réforme structurelle qui permettra certes de remettre sur pieds l’entreprise, mais fera par ricochet des mécontents. Il faut libérer le personnel non utile à travers une compression. La situation que vivent les planteurs et les transporteurs est inacceptable ; on ne peut donc parler du paiement de certains types d’avantages aux cadres supérieurs pendant que la société est incapable de faire face à ses factures ; pendant qu’on est pas à mesure de payer les planteurs et les transporteurs. Il faut que la SOGUIPAH devienne une société normale, capable de faire face à ses factures… ».
Sur la question du dégel des comptes et de la délocalisation de l’antenne de Conakry, le Ministre a tranché : « la question du gel des comptes a été plusieurs fois soulevée. Les gels des comptes ne seront pas définitivement levés maintenant. La procédure cependant va être allégée au cas par cas jusqu’à revenir à une situation d’avant 2013.
S’agissant de la délocalisation, la décision a été prise en Conseil des Ministres. Un préavis a été déposé au bailleur des deux immeubles qu’abrite l’antenne de Conakry. Il y aura juste un bureau de liaison qui sera occupé par une dizaine de travailleurs »
Pour l’heure, chacun retient son souffle et espère un happy end de cette crise. La refondation de l’Etat passe aussi par celle des sociétés d’Etat.
SOGUIPAH COMMUNICATION!!!
Conakry, le 16 février 2022
